Sources de chaleur interne d'une planète
Trois sources
provoquent l'échauffement d'une
planète :
- La chaleur primitive d'un corps
La
chaleur primitive correspond à l'énergie liée à la naissance même d'une
planète. En effet, le
système solaire est né il y a 4 milliards
d'années par contraction d'un nuage de gaz et de poussière. Ce
phénomène de contraction génère de la chaleur. Le
système solaire
s'est formé dans un environnement très chaud avec un jeune
Soleil qui
brillait beaucoup plus fortement qu'actuellement. Les protoplanètes,
bombardées de débris, ont vu leur température de surface grimper très
rapidement au fil des impacts.
- Le réarrangement interne d'un corps
Cela
correspond à la réorganisation des éléments lourds au sein d'une
planète. Lorsque la température interne d'une
planète croît
suffisamment, les roches se mettent à fondre. Dans ces conditions, les
matériaux les plus denses, les plus lourds (fer, nickel...) tombent
vers le centre en dégageant de l'énergie alors que les éléments les
plus légers montent à la surface. C'est le phénomène de
différenciation. Toutes les
planètes telluriques ont subi ce phénomène
de différenciation (cas de la
Terre,
Mars,
Vénus...)
- La désintégration radioactive d'un corps
La
troisième raison d'échauffement d'une
planète, c'est la désintégration
radioactive de ces éléments. Parmi tous les éléments rassemblés au sein
d'une
planète, certains sont instables. Au bout d'un certain laps de
temps, ils se scindent en éléments plus simples en dégageant au passage
de l'énergie donc de la chaleur. Par exemple, à la naissance de la
Terre, elle contenait un stock important d'Aluminium 26 qui s'est
désintégré très rapidement en produisant beaucoup de chaleur. En
revanche, le Potassium 40 comme l'Uranium 236 et le Thorium 232 se
désintègrent sur un période plus longue ce qui assurent encore
actuellement l'activité volcanique de la
Terre.
Pour la
Terre, parmi ces trois causes d'échauffement, c'est la
production d'énergie radioactive qui domine.
Des
perturbations extérieures jouent aussi un rôle dans les mécanismes
d'échauffement des
planètes. Par exemple, sur Io, ce sont les effets de
marées gravitationnelles qui favorisent la production de chaleur. En
effet,
Jupiter exerce sur Io des forces et des perturbations très
importantes qui sont renforcées également par les positions
particulières des satellites
Europe et Ganymède. Ces trois satellites
sont en résonance c'est-à-dire que leurs périodes de révolution sont
dans des rapports simples.
Le rayonnement solaire serait
à l'origine des phénomènes de geysers observés par la sonde spatiale
Voyager 2 sur Triton, satellite de
Neptune.
Les mécanismes d'évacuation de la chaleur
Avec tous ces
mécanismes d'échauffement, une
planète se comporte comme une
"cocotte-minute" qui cherche à évacuer sa chaleur. En règle générale,
plus une
planète est grosse, plus elle a des difficultés à évacuer sa
chaleur interne. En effet, celle-ci reste confinée dans ces
profondeurs, ce qui engendrent une augmentation de la température.
Cette surchauffe des
planètes massives est un phénomène fondamental car
elle explique pourquoi des
planètes comme la
Terre et
Vénus ont une
activité volcanique beaucoup plus développée, beaucoup plus durable que
des petits corps célestes comme
Mercure, la
Lune...
Il existe deux grands modes d'évacuation de la chaleur
interne d'une
planète :
- la conduction : la chaleur se transmet de proche en proche
à travers
une lithosphère rigide (croûte et manteau
supérieur)
- la convection : transfert de la chaleur d'une
zone chaude vers une zone
froide accompagnant le déplacement des matériaux à faible viscosité par
le biais de courants de convection. Les phénomènes de convection
peuvent se subdiviser en deux catégories :
La
convection d'un manteau plastique, volcanisme de point
chaud
La convection d'un manteau
plastique avec des
"rouleaux" de matière chaude sous la surface, volcanisme de
tectonique des plaques
En
résumé, la chaleur disponible est proportionnelle au volume de la
planète tandis que la perte de chaleur est proportionnelle à sa
surface. Il en découle donc un déséquilibre : plus une
planète est
grosse, plus sa génération de chaleur l'emporte sur sa capacité de
refroidissement.