Jupiter est le quatrième astre le
plus brillant dans le ciel (après le
Soleil, la Lune et
Vénus ;
quelquefois
Mars est aussi plus brillante). Les quatre lunes
Galiléennes sont facilement visibles avec des jumelles ; quelques
bandes et la Grande Tache Rouge peuvent être observés avec un petit
télescope astronomique. Elle est connue depuis les temps
préhistoriques. La découverte de Galilée, en 1610, des quatre grandes
lunes de Jupiter (Io, Europe, Ganymède et Callisto, maintenant connues
comme les lunes galiléennes) fût la première découverte d'un centre de
mouvement apparemment non centré sur la
Terre.
De toutes les
planètes du
système solaire, Jupiter est sans conteste la
plus grosse, la plus massive et la plus imposante. Dans son volume, on
pourrait loger plus de 1 400
planètes de la taille de la
Terre ; elle
est plus massive que toutes les autres
planètes réunies. Son puissant
champ magnétique s'étend sur des dizaines de millions de kilomètres.
Entourée d'un impressionnant cortège de seize satellites, Jupiter est
véritablement la reine des
planètes ! Jupiter possède en effet 16
satellites connus, les quatre grandes lunes Galiléennes (Io, Europe,
Ganymède et Callisto) et 12 autres petites (Metis, Adrastea, Amalthea,
Thebe, Leda, Himalia, Lysithea, Elara, Ananke, Carme, Pasiphae et
Sinope).
Jupiter, de même que
Saturne,
Uranus et
Neptune, diffère radicalement
des quatre
planètes «terrestres» que sont
Mercure,
Vénus, la
Terre et
Mars. En effet, Jupiter est une
planète essentiellement gazeuse,
composée à 86% d'hydrogène et à 13% d'hélium. Tous les autres éléments
réunis ne comptent que pour 1% de la masse de la
planète. Dans les
couches supérieures de l'atmosphère de la géante, l'hydrogène et les
autres éléments se retrouvent à l'état gazeux, mais au fur et à mesure
que l'on s'enfonce vers le centre, ils se liquéfient sous l'effet de la
pression. Les planétologues pensent même que le noyau rocheux de
Jupiter - qui est plus gros que la
Terre ! - est entouré d'une couche
d'hydrogène métallique de 40 000 kilomètres d'épaisseur !
De la
Terre, nous ne voyons que les couches supérieures de la haute
atmosphère de Jupiter, jusqu'à une profondeur d'environ 100 kilomètres.
C'est là que se retrouvent les fameuses bandes de couleur, de même que
les nuages et les nombreux cyclones qui animent l'atmosphère. La plus
spectaculaire de ces tempêtes est la grande tache rouge, observée pour
la première fois par l'astronome italien Galilée au milieu du 17e
siècle. Cette gigantesque tornade, assez grande pour englober deux
planètes comme la nôtre, persiste dans l'atmosphère de Jupiter depuis
plus de 300 ans, sans montrer aucun signe de fatigue !
Jupiter possède des anneaux comme
Saturne, mais plus pâles et plus
petits. Ils étaient totalement inattendus et furent seulement
découverts lorsque deux des scientifiques responsables de Voyager 1 ont
insisté sur le fait qu'après avoir parcouru un milliard de km, c'était
un moindre mal de vérifier la présence d'anneaux éventuels. Tout le
monde savait bien que les chances de découvrir quelque chose étaient
presque nulles, mais ils l'ont fait. C'était un coup de maître. Ces
anneaux ont depuis été imagés dans l'infrarouge à partir de télescopes.
A l'inverse de
Saturne, les anneaux de Jupiter sont sombres (albédo
d'environ 0,05), ils sont probablement composés de très petits grains
de matériaux rocheux et ne semblent pas contenir de glace. Les
particules de ces anneaux ne restent pas longtemps dedans (à cause des
forces atmosphériques et magnétiques), ils sont continuellement
renouvellés par des poussières formées à partir d'impacts de
micrométéorites sur les quatre lunes internes, lesquelles sont très
énergétiques à cause du très grand champ gravitationnel de Jupiter.
Parce que sa composition chimique ressemble énormément à celle du
Soleil, et parce que de nombreuses observations ont confirmé que
Jupiter émet plus d'énergie qu'elle n'en reçoit du
Soleil, plusieurs
spécialistes ont suggéré que la géante gazeuse est peut-être une
étoile
«manquée». Sans être suffisamment massive pour initier des réactions de
fusion nucléaire en son centre, la
planète est suffisamment chaude pour
irradier de l'énergie encore aujourd'hui. Si Jupiter avait été
seulement dix fois plus massive, peut-être y aurait-il eu deux
Soleils
dans notre ciel au lieu d'un seul...