Pour expérimenter dans le domaine subatomique, ce sont des appareils
plus ou moins coûteux qui sont utilisés : des chambres à bulles ou à
brouillard, des accélérateurs de particules, … C’est un peu comme en
astronomie, on choisit son instrument en fonction de la particule que
l’on souhaite étudier. Le problème est cependant quelque peu différent
car toute vraie particule élémentaire n’a pas de dimension (elles sont
ponctuelles au sens mathématique du terme), et il est alors illusoire
de tenter de les observer directement avec un énorme microscope, aussi
évolué soit-il. On est alors obligés de provoquer des collisions entre
ces particules, pour voir ce qui en ressort.
On peut ainsi les identifier en étudiant l’allure de la traînée laissée
dans les différentes chambres entourant la zone de collision (un peu à
la manière dont on identifie la poussière qui entre dans l’
atmosphère
grâce à la traînée qu’elle laisse derrière elle). Ces particules étant
toutes ponctuelles, il n’est pas question de les différencier selon
leur taille (on peut dire qu’elles ont toutes la même !). On utilise
alors des nombres appelés nombres quantiques comme le spin,
l’étrangeté, la charge, la couleur, le nombre baryonique, l’énergie, …
L’énergie, voilà quelque chose d’intéressant. L’énergie est en effet
synonyme de masse (E=m.c
2), et on a donc trouvé
un moyen un peu plus parlant de les différencier : la masse des
particules calculée d’après l’énergie nécessaire à leur fabrication.
C’est aussi cette énergie qui va nous aider dans le choix de
l’instrument d’observation : plus la particule est lourde, plus le choc
de la collision destinée à la fabriquer devra être important, et donc
plus les particules incidentes devront être accélérées (plus
l’accélérateur coûtera cher). C’est cette accélération, préalablement
calculée, qui nous guidera vers le cyclotron, le synchrocyclotron, le
synchrotron, le Tevatron, …
La découverte de nouvelles particules va de paire avec la découverte
d’un nouveau moyen de les accélérer (nouveau moyen évidemment plus
performant). Il est donc logique qu’on les ait découvertes dans l’ordre
croissant de leur masse. C’est précisément dans cet ordre qu’on va à
notre tour les découvrir.