Les comètes sont des astre connus
depuis l'Antiquité, on en retrouve des traces dans
certains textes chinois très anciens mais à l'époque le phénomène est
mal compris, l'apparition d'une comète dans le ciel est considéré
comme un présage de malheurs et de calamités : guerres,
désastres naturels, épidémies, colère divine. Les temps ont cependant
changé, ainsi que les instruments d'observation, grâce
aux grands télescopes et aux sondes (Giotto, Rosetta...), notre
compréhension des
comètes a évolué. Nous savons qu'elles sont en fait de «
grosses boules de neige sales » (principalement constituées de glace
d'eau et de roche) et qu'elle n'annoncent aucune catastrophe à moins
qu'elles ne croisent le chemin de la
Terre !
Les comètes sont, à la base, de très petits corps, d'un diamètre allant
de 750 mètres à quelques dizaines de kilomètres, composés d'éléments
volatiles (eau et gaz) à l'état solide et de silicate (ce matériau qui
forme la croûte et le manteau
terrestre). On y retrouve aussi des
composés organiques et du carbone, donnant un aspect sale à la comète.
Il est pratiquement impossible de voir ces corps lorsqu'ils se trouvent
loin du
Soleil. Qu'est-ce qui peut bien nous donner ces objets, qui
sont des plus spectaculaires et visibles à l'
oeil nu ?
Les comètes ont des orbites très excentriques, très allongées, ce qui
les amène parfois très près du
Soleil. À ce moment, la température des
éléments volatiles qui composent la comète augmente. À la pression de
l'
atmosphère terrestre, les gaz solidifiés passeraient par la phase
liquide avant d'atteindre l'état gazeux. Cependant, à la pression qui
règne dans l'
espace interplanétaire (pratiquement nulle), les éléments
volatiles subliment, ils passent directement du solide au gaz. Ces gaz
s'échappent du corps de la comète, le noyau, et forment la chevelure.
C'est d'ailleurs à leur chevelure que les comètes doivent leur nom car,
en latin, coma signifie chevelure. Cette enveloppe de gaz qu'est la
chevelure devient de plus en plus importante, atteignant un diamètre de
l'ordre de plusieurs milliers de kilomètres (plus gros que la
Terre !).
Les gaz expulsés entraînent aussi avec eux des poussières provenant des
matériaux rocheux de la comète.
Lorsque la comète vient assez près du
Soleil, sa chevelure est «
soufflée » par le vent solaire. On voit alors une queue apparaître. En
général, nous n'en voyons qu'une à l'
oeil nu, mais il y en a bien deux.
La première, de couleur jaune, réfléchit la
lumière du
Soleil et est
formée de poussières. Les particules de poussière ayant une vitesse
relativement faible, cette première queue est légèrement courbée. Elle
peut atteindre une longueur de plus de 10 millions de kilomètres. La
deuxième queue, de couleur bleue, est composée d'un plasma, un gaz
ionisé (dont les atomes ont perdu leurs électrons) qui brille par
fluorescence. Ce gaz est expulsé à très grande vitesse, c'est pourquoi
cette queue est très peu courbée. La queue de gaz ionisé peut avoir une
longueur dépassant les 100 millions de kilomètres. Il est bien de
remarquer que les queues pointent toujours dans la direction opposée au
Soleil. Aussi, la comète, en absorbant des rayons ultraviolets, relâche
de l'hydrogène neutre qui forme une enveloppe autour de la comète.
Cette enveloppe d'hydrogène ne peut être vue de la
Terre car la
lumière
qu'elle émet est absorbée par l'
atmosphère terrestre.
On croit que les comètes se sont formées lors du commencement du
système solaire, à partir d'une
nébuleuse entourant un tout jeune
Soleil. C'est pour cette raison qu'on pense que la composition des
noyaux des comètes pourrait nous fournir de précieuses informations sur
le nuage de gaz et de poussière à l'origine du
système solaire. La
sonde spatiale Stardust devrait nous fournir de plus amples
renseignements sur la composition d'une comète en ramenant des
échantillons de noyau de comète sur
Terre. On trouverait, aujourd'hui,
les « comètes potentielles » dans le nuage d'Oort, une sphère de
poussière qui se trouve à environ 50 000 UA du
Soleil. En subissant
l'influence gravitationnelle d'une
étoile ou d'une
planète géante,
certains noyaux s'élancent vers le
Soleil et deviennent comètes. La
plupart de ces comètes seront non-périodiques, passant près du
Soleil
et ne revenant jamais ou ayant une période de plus de 200 ans. Il y a
aussi la ceinture de Kuiper qui serait une autre pouponnière de
comètes. Cette ceinture se trouve au-delà de l'orbite de
Neptune, à une
distance de 30 à 50 UA, et produit des comètes dites périodiques. On en
compte aujourd'hui 184 de ce type.
L'attraction gravitationnelle qu'exercent les
planètes géantes sur les
comètes peut aussi leur être fatale. Étant fragiles, elles sont parfois
brisées en morceaux par une force de marée trop intense. C'est ce qui
est arrivé, entre autres, à la comète Shomaker-Levy 9, qui est allée
ensuite s'écraser sur la géante
Jupiter. Ce type de collision était
fréquent dans le
système solaire primitif. Elles ont peut-être amené
l'eau qui forme les océans et les éléments organiques nécessaires à
l'apparition de la
vie sur notre
planète, de même qu'elles ont pu
anéantir les dinosaures et d'autres formes de
vie sur
Terre. Il arrive
aussi qu'une comète passe si près du
Soleil qu'elle y soit
littéralement engloutie.
Cependant, toutes les comètes ne subissent pas un sort aussi tragique.
Certaines, après des centaines de passages dans le voisinage du
Soleil,
ont perdu tous les éléments volatiles qui les faisaient briller. Elles
deviennent alors des astéroïdes sombres. Quelques-unes nous lèguent un
magnifique cadeau par cette mort lente. Les comètes qui croisent
l'orbite
terrestre laissent une traînée de poussière que traversera la
Terre. On a alors droit à une pluie d'
étoiles filantes.