Naissance et mort des étoiles
Dans l'
espace, un nuage
formé de gaz et de poussières peut se condenser. Cette agglomération de
matière
interstellaire s'accompagne alors d'une forte hausse de
température. Ceci permet ensuite à des atomes simples (comme
l'Hydrogène et l'Hélium) de fusionner. Ce processus de fusion
thermonucléaire devient possible lorsque la matière atteint des
millions de degrés. Des atomes plus lourds et plus complexes
apparaissent alors. Cette réaction dégage énormément d'énergie. Cette
énergie se disperse, entre autres, sous forme de
lumière. Il se
pourrait bien que ce soit ainsi qu'une étoile se forme. Mais, la
quantité de combustible d'une étoile n'est pas infinie. Ainsi, l'étoile
finit par mourir car elle n'a plus la possibilité de synthétiser de
nouveaux éléments. Suivant la grandeur de l'étoile, cette mort peut
être de nature différente :
Les plus massives explosent et expulsent des éléments lorsque leur
enveloppe externe se dilate (phénomène dit de
supernova). Le reste de
l'étoile centrale va se contracter et former des "boules" très petites
et très denses. Ce sont des étoiles à neutrons ou éventuellement des
trous noirs.
Les autres, comme par exemple le
Soleil, commencent par se dilater.
Elles foment alors une étoile géante (souvent rouge). Ensuite, elles
expulsent de la matière et leur centre se recontracte. Finalement,
elles forment des étoiles naines (souvent blanches). Ces naines
blanches sont approximativement de la taille de la
Terre. Elles
brillent faiblement tout en se refroidissant.
On estime que le
Soleil peut briller normalement encore pendant environ
5 milliards d'années! Or on pense qu'il vit déjà depuis à peu près le
même temps. Il aurait ainsi accompli la moitié de sa vie (comme étoile
stable. Les premiers et derniers instants de la vie d'une étoile ne
font pas partie de sa phase de stabilité).
La distance des étoiles
Celle-ci
est, on s'en doute, difficile à déterminer. Connaître la distance des
objets célestes est pourtant essentiel si l'on veut les étudier, les
comparer l'un à l'autre : de deux étoiles qui présentent à l'oeil le
même éclat, l'une peut être beaucoup plus lointaine que l'autre, mais
intrinsèquement beaucoup plus brillante.
Pour les étoiles les
plus proches, on peut employer une méthode trigonométrique; on
construit un triangle dont la base est constituée par le rayon de
l'orbite
terrestre (environ 150.10
6 km), et dont
le sommet opposé s'appuie sur l'étoile en question.
Il
reste à mesurer les deux angles à la base, c'est à dire pratiquement à
déterminer les directions légèrement différentes dans lesquelles on
voit l'astre à trois mois d'intervalle. Une relation trigonométrique
simple permet alors de calculer les deux côtés, et donc la distance de
l'étoile. L'angle au sommet de ce triangle est malheureusement très
voisin de zéro. Même pour l'étoile la plus proche de nous (Proxima, une
des composantes de l'étoile triple Alpha du Centaure), cet angle
n'atteint même pas une seconde d'arc.
Or si on considère par
exemple une étoile hypothétique telle que cet angle au sommet p (qui
s'appelle la parallaxe de l'étoile, angle sous lequel, de l'étoile, on
voit le rayon r de l'orbite
terrestre) vaille exactement une seconde
d'arc ou 1/206265 radian, la distance d de cette étoile est alors par
définition de 1 parsec (le parsec, d'abréviation pc, est l'unité de
distance de l'astronomie extragalactique) soit environ 206265 fois
150.10
6 km, soit 3,1.10
13
km, c'est à dire trois
années-lumière. Les étoiles sont TRES LOIN ! Proxima Centauri est à
environ quatre années-lumière de nous...
La masse des étoiles
Elle
s'évalue par l'étude des mouvements orbitaux des étoiles doubles. La
loi de la gravitation et les lois de Képler qui en découlent lient en
effet la période du mouvement orbital, la dimension des orbites et la
somme des masses des deux composantes d'un système : M
centrale
= (4
π2a
3)/(G.P
2)
dans le cas d'une masse négligeable tournant en un temps P sur une
orbite de dimension a autour d'une masse centrale M
centrale
(cas d'une planète en orbite autour d'une étoile) et M
tot
= (4
π2a
tot3)/(G.P
2)
dans le cas de deux masses comparables de somme M
tot
tournant sur des orbites de dimension totale a
tot
(cas d'une étoile double). Le premier cas permet de déterminer la masse
du
Soleil à partir des caractéristiques de l'orbite de n'importe
laquelle de ses planètes; ceci est malheureusement inapplicable aux
étoiles autres que le
Soleil. Le second cas donne la somme des masses
des deux composantes d'une étoile double, à condition qu'on en
connaisse la distance (puisqu'il faut connaître a
tot,
qui se déduit de sa dimension angulaire et de sa distance). On trouve
ensuite les masses respectives des deux composantes si on mesure leurs
distances relatives au centre du système, qui sont inversement
proportionnelles à ces masses.
Quand une étoile est isolée, on
ne peut que raisonner par similitude : on trouve une étoile de même
caractéristiques spectrales dont on connaisse la masse, et on suppose
que les deux étoiles ont la même masse...
Les masses des
étoiles s'échelonnent entre 0,08 masse solaire et une soixantaine de
masses solaires. En dessous de 0,08 l'objet n'arrive pas à
s'allumer, et reste une naine brune. Au-dessus de 60, l'étoile est
complètement instable, et se détruit très vite.
Leur source d'énergie
Le
Soleil est, d'évidence, une source considérable d'énergie; sur
chaque m
2,
hors de l'atmosphère, il envoie environ 1 kW. Dans toute la sphère
centrée sur le
Soleil et de rayon la distance
Soleil-
Terre, il envoie
donc 1000 x 4 x pi x (150.10
9)
2
soit environ 2,8.10
26 W ! D'où tire-t-il cette
énergie ?
La
première hypothèse était celle d'une combustion; mais la masse du
Soleil, en supposant qu'il soit constitué de carbone pur, ne lui
accorderait que 5000 ans d'autonomie, ce qui est bien inférieur à ce
qu'exige la théorie de l'évolution par exemple.On a alors (Kelvin, fin
XIXe) imaginé une lente contraction qui échaufferait le
Soleil. On
monte à 30 10
6 ans; c'est encore insuffisant,
car à la fin
du XIXe les géologues estiment déjà qu'il faut plusieurs centaines de
millions d'années pour former les roches sédimentaires. En 1905, la
Relativité apporte une partie de la réponse : grâce à E = mc
2,
le
Soleil a assez de réserves pour des milliards d'années....
Les
atomes qui constituent la matière sont chacun constitués (en ignorant
les aspects quantiques) d'un noyau environné d'un nombre plus ou moins
grand d'électrons. Un atome de carbone ordinaire, par exemple, est
constitué d'un noyau comprenant 12 nucléons (6 protons chargés
positivement et 6 neutrons), autour duquel sont répartis 6 électrons
chargés négativement. C'est ce qu'on appelle le carbone 12, et on écrit
cela
12C ou encore
126C.
Les
réactions de la vie courante sont des réaction chimiques : des groupes
d'atomes s'accrochent ou se décrochent au moyen de leurs électrons
périphériques. Les noyaux atomiques ne sont pas touchés. Mais il existe
aussi des réactions plus profondes, qui font intervenir le noyau
lui-même. Elles sont de deux types : des réactions de fission où un
noyau se scinde en deux parties, et des réactions de fusion où deux
noyaux se fondent en un seul plus massif. Dans les deux cas, si la
somme des masses résultantes est plus faible que la somme des masses
initiales, c'est que la différence a été convertie en énergie selon E =
mc
2. La bombe atomique du type Hiroshima
utilisait un
mécanisme de fission de noyaux de plutonium, la bombe H moderne utilise
un mécanisme de fusion de noyaux de deutérium 2H.
Ce sont des
réactions de fusion nucléaire qui fournissent l'énergie aux étoiles, et
leur variété est très grande. Mais la principale (qui est en fait une
chaîne complexe de réactions nucléaires que l'on appelle le cycle
proton-proton) est la fusion de l'hydrogène en hélium qui domine quand
la température est comprise entre 14 et 18 106 K :
1H + 1H + 1H + 1H -------> 42 He + énergie
Quatre
noyaux d'hydrogène se transforment en un noyau d'hélium, avec une
minime perte de masse de 0,7%; c'est cette masse "perdue" qui est
transformée en énergie (photons, neutrinos) selon la célèbre
équivalence E = mc
2.
Un autre cycle important, à
l'oeuvre dans des étoiles plus chaudes et plus brillantes, est le cycle
du carbone, ou cycle CNO. Le carbone y joue le rôle d'un catalyseur,
alors que c'est le proton qui joue ce rôle dans le cycle proton-proton.