Cette caractéristique des ondes émisent par des objets en mouvement
intervient pratiquement tout le temps. Pourquoi ? C'est tout simplement
parce que c'est pratiquement le seul moyen disponible pour conaître la
vitesse d'une
étoile, d'une
galaxie, ou encore d'un jet de matière.
Vous n'y prêtez certainement plus attention, mais vous pourrez
constater rapidement que les voitures ne font pas le même bruit selon
si elles s'éloignent ou se rapprochent de vous. Dans le premier cas, le
son aura tendance a être plus grave, tandis que dans l'autre cas, le
son paraîtra plus aigue. Comment cela se fait-il donc ? En
fait, la réponse n'a rien de compliqué pourvu qu'on ne se pose pas trop
de questions. Le son ne subit pas de réelle déformation, c'est
simplement la façon dont il nous arrive qui simule une déformation.
Tout d'abord, il faut savoir que le son est une onde qui se propage
dans l'air (c'est plus précisemment une vibration, c'est à dire une
succession de zones compressées et noncompressées. Tout cela ressemble
beaucoup au comprtement d'un ressort long que l'on agiterai lentement
dans le sens de la longueur : les spires se serrent et s'écartent
continuellement, et on voit clairement ce phénomène se propager d'une
spire à l'autre). Imaginons une voiture à l'arrêt, mais dont le moteur
tourne. Le son qu'il produit se propage autour d'elle sans subir la
moindre modification en fréquence (la distance qui sépare deux endroits
consécutifs contenant de l'air compressée reste constante sur tout le
trajet de l'onde). On entends alors un bruit de moteur, ce qui est
normal.
Notre voiture commence alors à se déplacer en s'approchant de nous.
Observons ce qui se passe pour l'onde sonore émise. Une zone de
compression se crée (qui précède une zone décompressée, etc.), et cette
zone se déplace vers nous (il y en a au moins une, car sinon on
entendrait pas la voiture). Pour le moment rien ne change par rapport
au cas précédent. Sauf qu'au moment d'émettre une seconde zone
compressée (c'est à dire la suite de l'onde), la voiture s'est déplacée
vers nous (dans le même sens que l'onde). Cette seconde partie va alors
partir au bon moment, mais d'un endroit plus proche de nous que
l'endroit d'où est partie la précédente. En conséquence, les deux zones
(et de même pour toutes les autres) sont plus rapprochées dans
l'espace. On a ainsi une succession plus rapprochée de ces zones, ce
qui correspond à un bruit dont la fréquence est plus élevée, donc a un
bruit plus aigu. La voiture finit maintenant par nous dépasser, et
s'éloigne maintenant de nous. Les deux crêtes émises (crêtes = zones)
semblent maintenant plus éloignées les une des autres, la fréquence est
plus faible, et le son est plus grave.
On voit ainsi qu'il est possible de calculer la vitesse de la source
pour peu que l'on connaisse sa fréquence normale d'émission. Il suffit
en effet de comparer la fréqence reçue et la fréquence normale de
l'objet. C'est ça, l'effet Doppler.
Vous savez tous que la
lumière est également une onde. Cette fois-ci,
cela n'a rien de la propagation de zones de compression, mais
l'explication reste la même. C'est Fizeau, un français , qui a
généralisé l'effet Doppler aux signaux électromagnétiques (à la
lumière
quoi). On a ainsi un décalage vers le bleu de la
lumière pour les
objets se rapprochant de nous (tout comme une voiture qui s'approche
émet un bruit décalé vers l'aigu), et vers le rouge lorsu'il s'éloigne
(ou décalage vers le grave pour notre voiture).
Ainsi, la
lumière d'un objet en mouvement se bleute ou se rougit selon
sa vitesse relativement à un observateur. Seulement, cet effet n'est
pas observable parce que la
lumière se déplace très vite par rapport à
nos pauvres moyens de locomotion. Le décalage est alors imperceptible
pour l'
oeil (ceci dit, certaines boîtes à images prennent un mal un
plaisir à mesurer ce décalage pour nous flashouiller sur le bord de
l'autoroute si celui-ci est trop grand!).
Dans le cas des
étoiles et
galaxies, on mesure le décalage (spectral)
en observant les raies du spectre de l'objet. On mesure alors la
différence entre la position observée et celle qu'elles ont normalement
(déterminée en labo). Cette valeur ( en nanomètres généralement, c'est
à dire 0,000000001 m. !), nous permet de déduire la vitesse de l'objet
sur notre axe de visée (un déplacement latéral n'est pas détecté par
cette méthode)