COMPOSITION ET REPARTITION DE LA MATIERE
Le milieu interstellaire est le creuset où naissent les nouvelles
étoiles; celles-ci, à leur naissance, ont donc la composition de ce
milieu :
- Un peu de grains de poussière (1% de la masse).
La répartition de cette matière interstellaire est très irrégulière.
Dans les bras de la
Voie lactée, la densité moyenne atteint un
atome
par cm
3 (10
19 au niveau
de la mer sur
Terre).
Il existe des nuages localement beaucoup plus denses, appelés nuages
moléculaires géants, où la densité peut être mille fois supérieure.
Mais même cela est encore plus vide que le meilleur de nos vides de
laboratoire... Le milieu interstellaire représente quand même environ
5% de la masse totale des 100 milliards d'étoiles de
notre galaxie.
L'ENRICHISSEMENT DE L'ESPACE INTERSTELLAIRE
Au cours de leur existence, les étoiles synthétisent des
atomes plus
lourds qu'elles restituent en partie au milieu interstellaire, soit par
le biais d'éjections douces de matière, les vents stellaires, soit plus
violemment au cours d'explosions : novae et
supernovae.
Dans leurs phases géantes et supergéantes, à la périphérie de leurs
immenses atmosphères, se condensent des grains de silicates qui
viennent s'ajouter au gaz interstellaire : c'est là l'origine de la
poussière interstellaire.
Les étoiles des générations suivantes bénéficient ainsi du travail de
celles qui les ont précédées, et se forment à partir d'un milieu
interstellaire déjà enrichi en éléments lourds. Une telle composition
chimique est favorable, par exemple, à l'apparition de planètes, dont
la première génération d'étoiles était totalement dépourvue, faute de
matériaux de construction...
LES NUAGES MOLECULAIRES
Ces nuages sont un lieu privilégié de naissance stellaires. De plus,
leur densité relativement importante en fait un rempart contre les
rayonnements énergétiques (X, gamma) qui parcourent l'espace. C'est là
que vont pouvoir lentement s'assembler des molécules complexes et
fragiles relevant de la chimie organique : de H
2,
tout simplement, jusqu'à l'acide formique HCOOH, l'alcool méthylique CH
3OH
ou le cyano-decapenta-yne HC
11N. Ces molécules
sont détectées par leur rayonnement de très basse énergie, au moyen de
radio-télescopes.
Ont-elles joué un rôle dans l'apparition de la
vie ? On peut imaginer
que, portées par leurs grains, elles sont tombées sur les planètes,
participant ainsi à l'enrichissement chimique de la future biosphère.
C'est ce qu'on appelle l'hypothèse de la panspermie.
En tout cas, elles illustrent la tendance universelle à construire des
systèmes de plus en plus complexes...
LES REGIONS H II
Les nuages interstellaires sont opaques, et ne se signalent dans le
domaine visible que par l'absorption qu'ils produisent sur la
lumière
des étoiles situées derrière eux. Mais parfois, une partie d'un nuage
est le théâtre de la naissance d'un groupe d'étoiles. Parmi elles,
quelques étoiles très bleues, très chaudes, émettant un rayonnement
ultra-violet intense. Les
atomes d'hydrogène du nuage interceptent ce
rayonnement, sont excités, et réémettent l'énergie dans les raies
caractéristiques de l'hydrogène ionisé (appelé H II). La raie H alpha,
rouge, est particulièrement intense, et c'est de là que proviennent les
taches roses qui parsèment les photographies de
galaxies spirales :
elles marquent l'emplacement de pouponnières d'étoiles...