Le volcanisme sur Io

Io: une structure à plusieurs étages

• En profondeur, présence d'un manteau fondu, maintenu par l'échauffement lié à la proximité de Jupiter

• La croûte basaltique solidei se caractérise par la présence de lacs de soufre fondus, profonds de 2000 à 3000 mètres

• Coquille sulfureuse solide qui constitue la surface "visible" d'Io

Le fonctionnement

Des éruptions basaltiques provenant du manteau fondu en profondeur déversent leur lave au fond des lacs de soufre. A très haute température, ce soufre perce la coquille supérieure sulfureuse "solide"  pour se répandre en coulées à la surface. A ce moment, à ces conditions de température et de pression, ces coulées de soufre subissent un phénomène de vaporisation engendrant un jaillissement, des éruptions de type geyser.

Une activité volcanique permanente et énergique

La permanence de l'activité éruptive nous est directement prouvée par les sondes Voyager. Ces éruptions sont constantes : Voyager 1 répertorie 7 geysers répertoriés et Voyager 2 en répertorie 6. De plus, on constate que les caldeiras évoluent. Certaines deviennent plus sombres, plus chaudes (exemple la caldeira de Surt), d'autres prennent des formes différentes   (cas de Loki).

L'énergie de cette activité est phénoménale. Les champs de lave d'Io représentent à eux seuls une chaleur totale radiée de 10 000 milliards de Watt. Quant aux points chauds les plus modestes, ils dégagent de 10 à 100 fois plus de chaleur que les points chauds les plus actifs de la Terre (Hawaï, La Réunion). Globalement, le flux de chaleur qui se dégage de la surface d'Io est considérable, de l'ordre de 1.5 Watt/m2 (20 fois plus que sur Terre).
                                       

Le soufre, constituant primordial

Importance du dioxyde de soufre sur Io et absence d'autres gaz.Ceci s'explique par la faible gravité du satellite qui n'a retenu que les gaz les plus lourds émis par les volcans. Vraisemblablement, la vapeur d'eau et le gaz carbonique ont été relâchés à la surface d'Io lors de sa formation mais, leurs molécules légères ont migré vers le sommet de son atmosphère, où elles ont été dissociées par les radiations solaires avant de s'échapper dans l'espace. Seul le lourd dioxyde de soufre reste prisonnier et a été recyclé pour devenir à la longue son unique gaz, responsable des éruptions explosives actuelles.