Les relations Soleil-Terre
Les périodicités que l'on observe sur
Terre dans un certain nombre de
phénomènes liés au
Soleil peuvent provenir des variations de l'activité
solaire elle même, comme le cycle de onze ans, de la rotation du
Soleil, d'environ 27 jours, de la rotation de la
Terre et des saisons.
A très long terme (périodes comptées en milliers d'années), l'évolution
de l'orbite
terrestre détermine en grande partie le climat de la
Planète (glaciations).
L'influence du
Soleil sur l'environnement
terrestre tient à 3 facteurs :
- Les ondes électromagnétiques émises par le Soleil (des
rayons X aux ondes radio)
- Les particules accélérées lors des éruptions solaires
sporadiques (principalement des protons)
- Le vent solaire, flux permanent de particules ionisées dont
les perturbations viennent modifier l'environnement terrestre et en
particulier le champ magnétique terrestre (activité géomagnétique)
Lors d'une éruption solaire la perturbation met pour parcourir les 150
millions de kilomètres qui séparent la
Terre du
Soleil :
- 8 minutes pour atteindre la Terre en ce qui concerne les
ondes électromagnétiques
- quelques dizaines de minutes pour les protons
- 2 jours ou plus pour les perturbations du vent solaire
Les effets géographiques diffèrent également,ils sont sensibles:
- côté jour pour la lumière, les rayons UV et X
- dans les régions polaires pour les particules (qui peuvent
y pénétrer plus facilement)
- sur l'ensemble du globe mais d'une manière plus intense à
haute latitudes (60-70°) dans les zones aurorales pour les effets
géomagnétiques
Le cycle solaire de onze ans et ses effets
Comme son nom ne l'indique pas, le cycle des taches solaires peut durer
de 9 à 14 ans. Durant le minimum peut observer de longues périodes sans
taches. La montée du cycle est en moyenne de 4 ans, sa descente de 7
ans. Son amplitude varie d'un cycle à l'autre : le cycle le plus fort
(1954-1964) a été 5 fois plus intense que le moins fort.
Le RI
12 est un indice issu du comptage des
taches, il est calculé chaque mois par l'Observatoire de Bruxelles. Le
flux du
Soleil, mesuré conventionnellement à 10.7 cm, par
l'Observatoire de Penticton (Canada) sert aussi d'indice en
remplacement de mesures du flux UV qui ne sont pas régulières
actuellement.
Le cycle solaire a un effet important sur:
- l'état de l'ionosphère (modifiant les conditions de
propagation des ondes radio)
- le chauffage de l'atmosphère terrestre et sa densité à
haute altitude (changeant le freinage des satellites)
- la chimie de la haute atmosphère
- l'intensité des rayons cosmiques atteignant la Terre.
- le nombre d'éruptions.
Par contre, comme l'intensité du spectre solaire dans le domaine
visible et dans le proche infrarouge varie très peu avec le cycle et
que ces domaines représentent la plus grande part du rayonnement que
nous recevons du
Soleil, on ne sait pas actuellement si le cycle
solaire a un effet sur les basses couches de l'
atmosphère (météorologie
et climat).
Les éruptions solaires et leurs effets
Les éruptions solaires sont des phénomènes sporadiques généralement
localisés à proximité des taches. Elles correspondent à une libération
brusque d'énergie. Elles sont observées en optique (raie Ha ), en
ultraviolet et en rayons X, et en radio. La figure donne, en fonction
du cycle solaire, le nombre d'éruptions observées en optique. Les moins
intenses sont très nombreuses mais celles qui perturbent
l'environnement
terrestre (principalement la classe 3) sont
heureusement plus rares.
Les grandes éruptions augmentent par un facteur 1000 le flux X et UV
reçu du
Soleil, accélèrent des particules et éjectent de la matière
coronale, précédée d'une onde de choc qui crée les orages
géomagnétiques et déclenche les aurores polaires les plus intenses.
Leurs effets se font sentir sur :
- les télécommunications radio au sol et les liaisons
satellites (perturbant la navigation aérienne et les localisations GPS
par exemple),
- l'irradiation des astronautes et dans des cas très rares
des vols commerciaux,
- la fiabilité de l'électronique embarquée à bord des
satellites,
- l'orbitographie des satellites,
Les orages géomagnétiques augmentent l'érosion des oléoducs, perturbent
la propagation des signaux dans les câbles et peuvent, de temps à autre
perturbé la distribution d'électricité dans les régions de haute
latitude comme le Canada.
L'éruption solaire du 6 novembre 1997.
Le 6 novembre 1997 a eu lieu une très forte éruption solaire sur le
bord ouest du disque. Vu dans le domaine U.V par le satellite SOHO
(notamment les instruments EIT et LASCO), il a également provoqué une
éruption X et ce qu'on appelle un événement à protons, tous deux
enregistrés par le satellite GOES.
Le flux X enregistré au moment de l'éruption a atteint le niveau X9.4
soit pratiquement le maximum de l'échelle de mesure. Cette échelle
comporte 5 niveaux A(A1,A2,...A9), B, C, M, X et est logarithmique,
c'est-à-dire qu'il existe un facteur 10 entre un flux A1 et un flux B1
par exemple.
Dans le même temps, le centre actif responsable de l'éruption a émis
une bouffée de protons énergétiques enregistrés au niveau de l'orbite
terrestre. La simultanéité des deux observations s'explique par le
caractère relativiste des protons émis. Voyageant pratiquement à la
vitesse de la
lumière, ils ont franchi en 8 mn la distance qui nous
sépare du
Soleil (au lieu de deux à trois jours pour les protons du
vent solaire par exemple.)
Le satellite SOHO a réalisé tout au long de la journée des clichés du
Soleil dans la bande U.V du spectre solaire. Les trois films suivants
montrent l'évolution du phénomène. Sur le film EIT, l'éruption se
distingue par un éclair rectiligne sur le bord ouest. Les pixels du
détecteurs ont subi un phénomène de saturation, ce qui explique la
forme allongée. Notez qu'après l'éruption, le fond est constellé de
petite traînées. Il s'agit de la trace des protons émis par le centre
actif, sur le détecteur.