Définitions
Matière:
substance, réalité constitutive des corps, douée de propriétés
physiques.
Antimatiere
: matière composée de particules élémentaires, de même masse, mais dont
les charges sont opposées aux particules de matière correspondantes.
Historique de l'antimatière
L'antimatière
est découverte pendant l'âge d'or de la physique contemporaine, en
1931. Le mathématicien anglais Paul DIRAC (1902 - 1984) décrivait dans
une équation le comportement d'électron en utilisant la mécanique
quantique et l Relativité Générale (les électrons décris étaient dis
relativistes en raison de leur vitesse qui approchait celle de la
lumière). DIRAC trouva deux particules solutions : la première
correspondait à un électron "normal", et l'autre à un électron dont
l'énergie serait négative! Or une telle énergie implique que la
particule remonte le temps, ce qui est impossible étant donné le fait
que la cause ne peut être précédée par la conséquence (principe clé en
physique).
Cependant, DIRAC n'abandonna pas son équation par
ailleurs si satisfaisante (toutes les caractéristiques de l'électron y
apparaîssaient). C'est pourquoi il changea les charges de l'électron
étrange de sorte que l'électron soit toujours solution. Ce nouvel
électron est ce que nous appelons : antiélectron. Mais à l'époque, on
se contentait de l'appeler positron.
Independamment de DIRAC,
l'américain Carl ANDERSON, qui étudiait les radiations cosmiques,
observa le premier positron (un sous-produit de la conversion
masse-énergie d'une radiation à travers l'
atmosphère : énergie
(radiation) +
atmosphère -> électron + positron).
Après
toutes ces découvertes, l'homme commença à produire de l'antimatière
dans l'intention d'occasionner des collisions avec d'autres particules.
Et la dernière réelle avancée dans le monde de l'antimatière reste la
synthèse de neuf anti-hydrogène (assemblage d'un anti-électron et d'un
anti-proton). Ce tour de force a été réalisé par une équipe du CERN.
Ils ont lancés des atomes de Xénon sur des anti-protons pendant 3
semaines pour obtenir ces 9 atomes dont la durée de vie n'a pas dépassé
les 40 milliardièmes de seconde.
Antimatière et astrophysique
De
nos jours, on sait simplement que l'antimatière peut apparaître à la
condition que la particule de matière correspondante soit créée en même
temps (on appelle cela une paire particule-antiparticule). Etant donné
que l'Univers a comme plus grande probabilité d'avoir été créé à partir
d'une immense fluctuation énergétique du vide, il semble évident que
celui-ci doive contenir autant de matière que d'antimatière. Ce qui ne
semble pas être le cas, au vu de ce que l'on observe actuellement. Donc
"où est donc passée l'antimatière"?
L'astrophysicien suédois
Hannes ALFVEN pense qu'il y a en fait deux "mondes" distincts : un
excusivement formé de matière et un autre d'antimatière. Ces mondes
appartiendraient bien entendu au même univers (le nôtre). Ils seraient
simplement séparés par une frontière où la matière s'anihilerait avec
l'antimatière. Cela impliquerait donc l'existance d'une force répulsive
à même de séparer matière et antimatière avant que le tout se soit
anihilé : une éventuelle force d'antigravité? Selon Alain BOUQUET,
c'est peu probable. Il nous rappelle à ce titre que selon la relativité
générale, tout corps plongé dans l'espace crée force attractive sur
tous les autres corps, même l'antimatière.
Andrei SHAKHAROV, ne
croit pas en l'hypothèse de H. ALFVEN. En 1967, il prétendit que cette
symétrie pouvait être violée. C'est à dire que certaines réactions
mettant en jeu des paires matière-antimatière pouvaient avoir une sorte
de préférence pour l'une d'entre elle. Ce qui expliquerait l'apparente
dissymétrie. Ce qui est sûr, c'est que toute réaction doit satisfaire
le théorème CPT. Je m'explique : considérons la réaction suivante : A +
B -> C + D. Cette réaction peut avoir lieue dans la nature si la
réaction opposée le peut avec la même probabilité. Le C veut dire que
la réaction doit rester valable si on fait réagir des anti-A et des
anti-B (donnant des anti-C et anti-D). Le P correspond à un arrangement
spatial opposé, et le T à la réaction inverse (les produit deviennent
les réactifs et vice versa). La réaction satisfait le CPT si un
quelconque chagement de type ce qui précède n'affecte pas la
possibilité qu'a la réaction d'avoir lieue.
Plusieurs équipent
ont montré que les symétries C et P pouvaient être transgressées, et
donc que l'on peut imaginer une réaction générant plus de matière que
d'antimatière.
L'antimatière aurait alors disparu entre 10-35 et
10-30 secondes après le
Big Bang, alors qu'il n'y avait que deux
interactions : interactions gravitationnelle et électro-faible-forte.
Matière et antimatière sont créés, en violant la symétrie, mais la
température élevée authorise la réaction inverse. Mais dès que la
température passe sous les 3*10
27°C, ce n'est
plus le cas :
la matière prends le dessus. Mais cette théorie reste curieuse. Pour
être valable, elle implique l'existance de réactions qui ne conservent
pas le nombre baryonique (initialement nul, il serait alors devenu
positif pour expliquer la prédominance de la matière). De plus, elle ne
respecterait pas la symétrie CPT.
Néanmoins, il s'avère que de
plus en plus de modèle visant à unifier toutes les interactions
fondamentales prévoient l'existance de telles réactions. Il faut par
ailleurs garder à l'esprit que personne ne sait si la matière attire ou
non l'antimatière, et la réponse pourrait tout faire basculer.