Qu'est-ce qu'un quasar ?
Aujourd'hui,
personne ne sait exactement ce qu'est un quasar! Ces objets stellaires
sont les plus lumineux de notre univers. En effet, ils peuvent être
mille fois plus lumineux que les galaxies les plus brillantes, et leur
diamètre inférieur à 1 A.L ! (par comparaison, le diamètre de notre
galaxie, est de 100 00 A.L)(1 A.L = 1 année lumière). Pourquoi est-il
si difficile de détailler un quasar? Le problème avec ces objets
stellaires, c'est qu'ils sont extrêmement loin… La distance entre notre
galaxie - La Voie Lactée - et le Grand Nuage de Magellan (qui est une
des 2 galaxies satellites de la nôtre) est franchement de la rigolade,
comparée aux distances faramineuses des quasars… La distance ne se
compterait même plus en milliers d'A.L, ni même en million, mais en
milliard ! Hé oui, les quasars se situent à des milliards d'A.L de la
Terre. Pourtant, les télescopes les plus puissants de notre ère,
parviennent à les détecter. (ces objets ont une énorme luminosité)
Ces
objets émettent dans toutes les longueurs d'ondes, et par dessus tout,
ce sont des émetteurs d'ondes radios. (Quasar est l'abréviation de
quasi-stellar-radio sources). La source la plus puissante de notre ciel
est bien sûr notre Soleil. Mais placé notre Soleil aux distances de ces
objets, disons même à une cinquantaine dA.L de nous… Notre astre aura
beau émettre et émettre, il sera indécelable, il sera perdu dans les
abysses de notre univers…
Le premier quasar, fut
découvert en 1962 par Cyril Hazard. Il l'a nommé 3C 273. Les
théoriciens ont pensé que cela pouvait s'agir d'
étoiles super-massives.
Ils ont donc analysé le spectre de ces objets, et à leur grande
surprise, il ne correspondait à aucun des éléments fabriqués par les
atomes habituels : hydrogène, azote, hélium, oxygène, soufre etc. En
réalité, ils comprirent le pourquoi de cette méconnaissance bien plus
tard : en réalité ces éléments chimiques étaient bien connus, mais le
spectre avait subit un décalage vers le rouge par Effet Doppler-Fizeau
, de 15.8%. Cela est du à l'expansion de l'univers. La loi de Hubble
stipule que, plus les objets sont éloignés, plus ils s'éloignent à de
grandes vitesses. La vitesse calculée pour 3C273, était de 43600 Km/s !
D'après cette vitesse, l'objet en question était à 1.5 milliard
d'années-lumières de la Terre. Connaissant sa distance et son éclat
apparent, il est aisé d'en déduire sa luminosité : 100 fois plus que
les galaxies les plus brillantes.
Autre chose de
surprenant pour les astrophysiciens : l'éclat de 3C273 variait avec une
période d'à peu près 7 mois. Sachant que rien ne peut aller plus vite
que la
lumière, ils en déduirent que ces objets avaient des dimensions
linéaires plus petites que la distance que peut parcourir la
lumière
pendant quelques mois. Ils étaient devant un objet qui contenait bien
plus d'énergie que les galaxies, en des limites inférieures à 1 A.L !
L'hypothèse que ces objets furent des
étoiles, a été abandonnée.
Aujourd'hui, il est possible que le quasar observé le plus éloigné se
situe à peu près à une distance de 12-13 milliards d'années lumières.
Sa vitesse de récession est proche de celle de la
lumière…
Du
point de vue théorique, la plus part des astrophysiciens pensent qu'au
cœur des quasars, se situe un trou noir super-massif, de l'ordre de
quelques millions à quelques milliards de masses solaires ! Car pour
survivre, un quasar doit s'alimenter correctement ! Nous allons voir
qu'il y a principalement 2 façons pour un trou noir de s'alimenter. La
première est celle concernant la rupture d'
étoile. Elle ne concerne que
les trous noirs ayant une masse inférieure à 100 millions de masses
solaires. La seconde façon est celle concernant les plus gros trous
noirs : la collision d'
étoiles.
Alors, que se passe-t-il
avec un trou noir ayant une masse inférieure à 100 millions de masses
solaires ? Ces trous noirs colossaux absorbent énormément de matière.
Ils pourraient même absorber une
étoile entière ! Pourtant, ils n'en
tireront pas un gros avantage car ils ne s'alimenteront que très peu,
ils ne feront qu'augmenter légèrement leur masse. Pour correctement
s'alimenter, il faudrait que l'
étoile se brise ! Si une
étoile est
attirée par un trou noir, elle adoptera une certaine orbite autour de
celui-ci. A un moment donné, l'
étoile dépassera une certaine limite, et
sera tellement proche du trou noir qu'elle se brisera. Cette limite est
appelée la Limite de Roche. Imaginons que l'
étoile ne fasse
qu'effleurer cette limite. Le coté de l'
étoile le plus proche du trou
noir sera attiré bien plus que l'autre, diamétralement opposé. Ainsi la
différence de ces 2 forces crée-t-il le phénomène de marée du trou
noir. Cette force va alors allonger l'étoile, et pour employer
l'expression de Jean-Pierre Luminet, va prendre la forme d'un "cigare".
Au cours de cette péripétie, l'
étoile n'aura perdu qu'un peu de sa
matière.
Si maintenant, l'
étoile dépasse cette limite de
Roche, elle passera en premier lieu par l'étape "cigare", mais ensuite,
vu les forces de marées extrêmes, l'
étoile ne sera plus un cigare mais
carrément une crêpe ! A ce moment là, l'
étoile ne peut plus résister à
ces forces gravitationnelles… Elle se brise. Nous avons donc affaire à
une sorte de supernovae prématurée. Une partie de la matière sera
éjectée dans l'espace au delà des limites d'attraction du trou noir
(i.e. l'Ergosphère), mais aussi une autre partie sera capturée par le
trou noir. Cette matière rejoindra le disque d'accrétion qu'il
alimentera en créeant une bouffée de rayonnement. Il faut signaler que
l'
étoile ne peut dépasser cette limite de Roche que si elle adopte une
trajectoire excentrique autour du trou noir. Pourquoi cette façon
d'alimenter ces trous noirs ne peut-elle pas s'appliquer également à
ceux dont la masse dépasse les 100 millions de masses solaires
?
Tout simplement parce que la masse du trou noir croît
proportionnellement avec son rayon. Ainsi, son rayon propre va à un
moment donné, dépasser sa limite de Roche. Donc, l'
étoile ne peut plus
se briser, excepté à l'intérieur même du trou noir. A ce moment là, les
astronomes, à l'extérieure, ne verront rien du cataclysme, car la
particularité d'un trou noir à partir d'une autre limite (aïe aïe aïe
satanées limites !… ) appelée, horizon des événements, c'est de ne rien
laisser s'échapper, y compris la
lumière ! Donc, une fois l'
étoile à
l'intérieur du trou noir, elle aura dépassée l'horizon des événements…
Et donc, voilà pourquoi les astronomes ne verront rien… Ouf !
La théorie des collisions stellaires
A
présent, expliquons ces collisions stellaires : Pour situer un peu le
lecteur, ces trous noirs géants font à peu près la dimension de notre
système solaire ! Avant de rentrer dans le vif du sujet, j'aimerais
tout d'abord vous expliquer ce qu'on appelle des
étoiles dites
cométaires… : Prenons pour exemple, un amas d'
étoiles au centre duquel
se trouve un trou noir… Sans blague ?! Dans un amas, les étoiles sont
amenées à se frôler, et parfois même elles sont tellement proches,
qu'elles se perturbent réciproquement et ce qui va sans dire, leurs
trajectoires également. Il se peut que l'
étoile trop déstabilisée
puisse être attirée par le trou noir central. Ainsi, il fera accélérer
de plus en plus l'
étoile, et celle-ci subira un flux intense radiatif,
qui ne provient pas directement du trou noir, mais de son disque
d'accrétion. Ainsi, cette
étoile va se faire dépouiller de plus en plus
de son enveloppe extérieure jusqu'à que son cœur thermonucléaire soit
mis à nu. Il en va de même en ce qui concerne les comètes : lorsqu'elle
passe à proximité du soleil, nous pouvons admirer sa belle chevelure de
glace. (Car à coté du soleil, il fait légèrement chaud.. ! Et que la
glace ça fond !). Voilà pourquoi ces
étoiles sont appelées
étoiles
cométaires.
Revenons encore et encore à notre collision
stellaire : dans notre
système solaire, il est presque improbable que 2
comètes rentrent en collision. Cependant en ce qui concerne les
étoiles
cométaires, lorsqu'elles sont capturées par un trou noir géant, là,
plusieurs d'entre elles peuvent rentrer en contact. Mais un autre
facteur rentre en jeu : la vitesse.
En effet, la théorie
des collisions stellaires dit que si 2
étoiles rentrent en collision à
une vitesse inférieure à 500 Km/s, alors les 2
étoiles ne feront que
fusionner, pour former une seule
étoile mais bien plus grosse. Par
contre, si cette vitesse est supérieure à 500 KM/S, alors là quelques
débris d'
étoiles, manifesteront leurs présences ! Hélas, les vitesses
des
étoiles ne dépassent que rarement 200 Km/s… D'où un certain
problème. Mais celui-ci est vite résolu quand nous sommes en présence
d'un objet déformant sans effort l 'espace-temps. Cet objet, cher
lecteur, vous l'avez deviné… C'est bien sûr le trou noir ! Quelle
surprise ! Ayant un puits gravitationnel important, le trou noir géant
accélère les étoiles à plusieurs milliers de Km/s ! Les astrophysiciens
estiment qu'à la périphérie, de rayon 10A.L, d'un trou noir géant de 1
milliard de masses solaires, 10 collisions stellaires par an peuvent
s'accomplir. Lorsque ce choc s'effectue, des débris importants de ces
étoiles, viendront alimenter en énergie le disque d'accrétion du trou
noir.
Ainsi, les quasars qui ont pour centre un trou noir
géant, pourront continuer à briller vivement. Mais il arrive
malencontreusement, que ces quasars ne puissent plus s'alimenter, à
cause d'un défaut de combustible. Ainsi, cela pourrait expliquer
pourquoi il y avait plus de quasars extrêmement brillants dans notre
lointain univers qu'à présent ; il y a quelques milliards d'années, la
matière était plus condensée que maintenant. Pour cela, les quasars
pouvaient s'alimenter aisément.
La durée de vie d'un quasar est
au grand maximum de 10 millions d'années. Donc, tous ces quasars
lointains, phares de l'univers, sont maintenant éteints depuis….Depuis…
Longtemps ! Il existe également d'autres quasars qui sont plus proches
de nous, mais leur luminosité est bien moindre que ceux se situant loin
dans le passé. J'aimerais évoquer une dernière chose avant de parler de
la position d'autres quasars : comment peut-on calculer la masse de ces
trous noir formant ces quasars ? La luminosité d'un trou noir est
directement proportionnelle à sa masse.(luminosité dû à son disque
d'accrétion) Ainsi, un trou noir pour une masse donnée, ne peut
rayonner plus qu'une certaine limite, appelée la limite d'Eddington.
(nom du physicien anglais Arthur Stanley Eddington qui l'a mis en
évidence). En effet, d'après les calculs des astrophysiciens, 40% de la
masse ingérée par le trou noir, est rejetée sous forme d'énergie.
Cependant, au fur et à mesure que ce processus se déroule, les photons
émis vont pouvoir à un moment donné, stopper la matière qui s'approche.
Il y a une sorte d'autorégulation. La limite d'Eddington est atteinte,
ce qui en suit une luminosité maximale pour le trou noir. Ainsi,
lorsque quelques observations de trou noirs sont faites, les
scientifiques peuvent vérifier si la luminosité d'un trou noir est
supérieure à la limite d'Eddington, ou encore en même temps,
supérieurement massif. Si la masse du trou noir était inférieure, sa
luminosité serait inférieure à la limite d'Eddington.
En 1943,
Carl K.Seyfert, avait isolé quelques galaxies, qui se différenciaient
des autres. Aujourd'hui elles portent son nom. Les galaxies de seyfert
1, ont pratiquement les mêmes propriétés que les quasars : raies
d'émission larges, composante optique compacte et variable, émission X.
Mais ces galaxies sont beaucoup moins brillantes que les quasars. Entre
temps, quelques clichés des quasars les moins brillants, ont montré une
faible nébulosité entourant le noyau " quasis stellaire ". Une idée dit
alors que les noyaux des galaxies Seyfert 1 ne sont que des quasars,
mais ceux là sont si brillants, que les galaxies qui les entourent sont
oblitérées par cette luminosité. A l'inverse, les noyaux du type
Seyfert 1 sont des quasars si faibles, que nous pouvons distinguer les
galaxie qui les entourent presque normalement, mis à part un noyau un
peu trop brillant. A peu près 2% des galaxies proches ont un noyau du
type Seyfert1 Mais pour être détecté, il faut que la galaxie soit
brillante compte tenue des autres galaxies et condensations d'
étoiles.
Il se pourrait alors qu'un nombre plus important de galaxies soit du
type Seyfert 1. Ces galaxies auraient en leur centre, un miniquasar….
Ainsi, le phénomène de quasar, pourrait s'avérer bien plus fréquent que
l'on pourrait le croire.
Pour finir les quasars restent encore
un mystère en astrophysique, que ce soit dans le domaine observatoire,
ou pire encore, en ce qui concerne l'origine de leur formation. La
découverte de la vérité concernant les quasars pourraient donner une
opportunité nouvelle aux cosmologistes quant à l'approfondissement de
la compréhension de notre univers.