Les anciennes unités de mesure

    
Anciennes unités
Estampe datant de 1800 illustrant la correspondance entre anciennes et nouvelles unités de mesures - Domaine public

Les mesures anciennes ont été accusées d'entretenir une confusion , voire pire, un chaos qui aurait pris fin, à la création révolutionnaire du système métrique décimal. On ne commença à bien les connaître qu'après leur disparition, quand il fallut calculer leur équivalence avec les unités de mesures nouvelles, pour convenir à tous les temps et à tous les peuples, par l'Académie des sciences chargée d'organiser un meilleur système en 1790 par un décret de l'Assemblée constituante. Grâce au nouveau système, qui devint progressivement le système international d'unités, on disposait enfin de l'étalon commode auquel réduire toutes les anciennes mesures. La multiplication, dans les textes de mines , de muids, de minots, de boisseaux, de litrons, de quartes…effrayait et décourageait l'utilisateur. En fait, le désordre n'était pas si grand. On le découvre, amplifié, parce qu'on veut comparer d'anciennes mesures d'un lieu à l'autre ou avec le système décimal, mais en un même lieu, les mesures étaient organisées en systèmes rigoureux régis par une savante arithmétique. Cette impression de désordre naissait de la diversité des mesures d'un lieu à l'autre, d'une marchandise à une autre.

Mesures de masse


Autrefois, on mesurait aussi bien les pommes de terre, que les noix, ou le grain et ceci parce que le système de poids était peu développé. L'unité de mesure des grains était, dans le Poitou, le boisseau. Celui-ci était environ égal à 12,7 litres et se divisait en demi, quart, et demi-quart. Sa contenance est difficile à donner : suivant la façon de remplir la mesure et suivant la qualité du grain, elle pouvait varier du simple au double. Suivant les régions, il existe d'autres mesures de grains, tels que le setier (environ 152 litres) qui est remplacé par le béthuze à Chauvigny, le boisseau remplacé par le boisselet à Lussac des Châteaux et à Champagné Saint Hilaire….

Dans le Poitou, le sel utilisait des mesures équivalentes aux grains, c'est à dire le boisseau (environ 48,6 litres). Les mesures de longueur, les plus anciennes, furent anthropométriques (le pied de Charlemagne fût utilisé comme mesure jusqu'au 18éme siècle). Elles sont représentées par le pied (environ 32,48 cm) qui était divisé en 12 parties nommées pouces (environ 2,7cm). On trouvait aussi : le point (environ 0.0188mm), la ligne (environ 0,225cm), la toise (environ 1,95m), l'aune réservée aux étoffes (environ 1,21m), le compas (environ 1,79m), la verge (environ 3,9m), la chainée ayant différentes valeurs selon les régions et pouvant varier de 11 pieds à 25 pieds, la lieue utilisée pour les distances fait environ 3898m pour la lieue de Paris, environ 4444m pour la lieue commune et environ 5555m pour celle marine.

Les mesures de surfaces et de volumes


Les mesures de surfaces et de volumes étaient la carré ou le cube des mesures de longueur. Par exemple :1 ligne carrée fait environ 5,089m², 1 pouce carré 7,552 cm², 1 pied carré 10,552cm², 1 toise carrée 3,798m², 1 toise point 0,0003m²… Au moyen âge, ce n'est pas seulement chaque principauté, chaque ville, chaque seigneurie qui possèdent ses propres poids. La diversité va plus loin : chaque marchandise a ses propres emballages qui servent aussi de mesures, mais elle a également sa propre livre. La livre est l'unité pondérale la plus utilisée. Les métaux précieux sont pesés avec des unités plus fines : le carat et l'once. Un recensement de ces livres, dans le royaume de France dénombrerait l'existence d'un bon millier de variétés locales. Un autre exemple : à Venise, grande métropole commerciale, on recensait huit livres différentes. Une livre correspond de nos jours à environ 0,49kg, un once à 30,594g, un gros à 3,824g et un grain à 0,053g.

Les mesures de capacité


Les mesures de capacité pour les liquides leur sont propres : la pipe, la barrique, le bussard étaient utilisés pour le commerce en gros alors quela velte, le pot et la pinte servaient au commerce de détails. La pinte remplissait le rôle de notre litre actuel et avait une contenance variant de 0,67L à 2,79L . La barrique équivalait à environ 270L. Pour le commerce de l'huile, on utilisait la mesure à huile. Celle-ci varie d'un endroit à l'autre : à Poitier elle correspond à 0,50L, à Vouillé à 0,53L… Pour les mesures agraires, l'arpent était la mesure officielle dans tout le royaume mais dans le Poitou on se servait plutôt de la boisselée ou de la seterée pour les terres labourables et du journal pour les vignes et les prés. La boisselée était proportionnelle à la contenance du boisseau de la paroisse où elle était en usage. L 'écart d'une région à l'autre pouvait varier énormément : à Loudun elle correspondait à 5,68ares alors qu'à Couhé elle équivalait à 27,35ares. L'arpent a différentes mesures également comme à Loudun où elle correspondait à 63,31 ares ou celle des eaux et des forêts qui étaient à 51,05ares….et l'arpent commun était de 42,21ares.Il y a aussi d'autres mesures qui sont utilisées comme le quartier, le journal, le pied, le carreau, la gaulle, la pointe…

Ainsi toutes ces mesures étant devenues difficiles à gérer, la création du système métrique par la loi du 7 avril 1795 était inévitable. Il devint légal et fut rendu obligatoire à partir du 1er janvier 1840. Puis finalement il fut appelé le système international d'unités.



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Définition du Kilogramme
Masse maquée d'un kilogramme

 

 

 


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