En accord avec la théorie
quantique, la
lumière est modélisée comme un
"mélange onde-particule" : les photons. En 1930, Bohr énonça le
principe de complémentarité: c'est l'ensemble des propriétés, à la fois
ondulatoires et corpusculaires, qui rend le mieux compte du
comportement de la
lumière (bien mieux qu'une conception entièrement
ondulatoire, ou au contraire entièrement corpusculaire). La recherche
de l'éther devint inutile, car on put comprendre que les photons, de
part leur aspect corpusculaire, étaient capables de se déplacer dans le
vide.
Dans les années 1920, Einstein montra que l'énergie et la masse d'une
particule (même au repos) sont liées. Il résuma son hyphothèse grâce à
sa fameuse formule: E = mc
2. Il montra aussi que
l'espace et le
temps sont étroitement liés.
Le même genre de liaison apparu lors de la dualité (complémentarité, en
fait) onde-particule concernant la
lumière. En effet, De Broglie montra
en 1923 que les électrons (qu'on avait toujours représenté comme des
particules) révèlaient parfois un comportement ondulatoire! On étendit
ainsi la dualité à toutes les particules microscopiques. Ces
comportements ondulatoires ne sont décelables qu'à très petite échelle
et à grande énergie. Puis en 1929, Davisson et Germer vérifièrent une
nouvelle une fois expérimentalement la dualité. Ils obtinrent des
images de diffraction concernant des électrons déviés par un métal
chauffé. Le métal se comporta comme un cristal à électrons. D'autres
physiciens mirent aussi en évidence la nature ondulatoire des
particules microscopiques, grâce à d'autres méthodes (Thomson, Compton,
Schrödinger, Sommerfeld, etc). Cette découverte de la nature duale des
particules permit le développement de techniques nouvelles (comme les
microscopes électroniques, les lasers, etc).
Une nouvelle révolution conceptuelle apparu lorsqu'en 1926 Schröndinger
proposa une nouvelle description concernant les électrons
atomiques.
Auparavant, les modèles de Bohr et Sommerfeld étaient encore inspirés
de la mécanique classique. Dans ces modèles, les électrons décrivent
des orbites autour du noyau (par analogie avec les planètes autour du
Soleil). Mais on ajoutait des hypothèses de quantification arbitraires
pour essayer de rendre compte des résultats expérimentaux concernant le
spectre de l'
atome d'hydrogène. Schröndinger, lui, décrivit les
électrons
atomiques au moyen d'ondes stationnaires localisées autour du
noyau. Il élabora un modèle mathématique, avec des fonctions d'ondes,
qu'il baptisa mécanique ondulatoire (ou mécanique
quantique).
D'autres scientifiques contribuèrent à cette théorie (Dirac, Born,
etc). Une des conséquences les plus troublantes de cette conception
ondulatoire est le fait qu'un électron ne peut être localisé de manière
ponctuelle comme une particule. En effet, on ne peut que prédire la
probabilité de l'observer dans un volume donné (et à un instant donné).
A la même époque, Heisenberg décrivit le monde
atomique d'une autre
manière. Il remarqua que l'ordre dans lequel on effectuait la mesure de
deux grandeurs était important. Les résultats ne sont pas exactement
les mêmes lorsqu'on mesure d'abord la vitesse d'une particule, puis sa
position. Ou alors lorsqu'on mesure d'abord sa position, puis sa
vitesse! Il en résulta une théorie mathématique des observables (ou
théorie des matrices) qui est plus abstraite et ne fournit des
résultats que pour les grandeurs physiquement observables (par exemple
les énergies possibles pour les niveaux électroniques des
atomes). Un
phénomène très troublant apparu comme conséquence de cette théorie: le
principe d'indétermination (ou d'incertitude). Au niveau microscopique,
on ne peut pas mesurer exactement et en même temps la position et la
vitesse d'une particule. En effet, toute mesure perturbe, par son
action, l'état de la particule. Cette perturbation est négligeable à
l'échelle macroscopique mais devient importante à l'échelle
microscopique. Cette conception nouvelle permit la compréhension de
phénomènes inexplicables autrement, comme le violation du principe de
conservation de l'énergie pendant un instant très bref (principe
d'indétermination
temps-énergie: théorie d'Einstein et Yukawa). Une
autre conséquence de cette théorie est l'apparition des particules
virtuelles (modèle de Schwinger, Feynman et Tomonaga). On peut même
imaginer que l'Univers a commencé par être une particule virtuelle (aux
tous premiers instants) de très petite taille et de très grande
masse-énergie. Puis, le
Big Bang serait la manifestation de l'existence
soudaine de cette particule! Le principe d'incertitude explique aussi
le comportement de "l'hélium superfluide", qui met en évidence
l'énergie résiduelle de vibration à la température du zéro absolu.
Malgré l'excellent résultat prévisionnel de toutes ces théories
quantiques, on avait de la peine à concevoir de telles différences
intellectuelles (notamment entre l'approche ondulatoire et entre
l'approche matricielle des observables). Finalement, Von Neumann montra
en 1944 que ces deux modèles mathématiques étaient équivalentes
(théorie des fonctions d'onde de Schrödinger ou théorie des matrices de
Heisenberg).